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1. |
L'accord
04:00
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L’accord
À l’instant où leurs yeux
Se sont accrochés
Je jure que j’ai vu
Un rayon passer
L’air a vibré
Entre leurs corps
J’ai entendu
L’accord
Au-dessus de la salle
Le plafond a sauté
Il a plu des pétales
Sur les murs écroulés
La terre elle-même
A fait double tour
Je jure qu’il y a eu
Tremblement d’amour
L’air a vibré
Entre leurs corps
J’ai entendu
L’accord
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2. |
Tu ressembles à moi
06:01
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Tu ressembles à moi
Je t’ai croisé seulement croisé
Dans une rue dans le métro
Ou bien je t’ai vu je t’ai seulement vu
À la télé dans les journaux
J’ai lu ta vie vu des photos
Je t’ai vu passer seulement passer
Mais tes deux yeux me sont restés…
Tu ressembles à mon p’tit frère Eugène
Tellement gêné qu’il en est gênant
Tu ressembles à mon p’tit frère Théo
Le coeur timide les yeux rideaux
Tu ressembles à ma p’tite sœur Laurence
Le cœur sous-clé les yeux silence
Tu ressembles à ma p’tite sœur Carole
Le cœur humide les yeux sous-sol
Tu ressembles à moi!
Tu ressembles à mon p’tit frère Nico
Le cœur boxé les yeux KO
Tu ressembles à ma p’tite sœur Esther
Le cœur floué les yeux faussaires
Tu ressembles à mon p’tit frère Peter
Le cœur poqué les yeux poker
Tu ressembles à ma p’tite sœur Annette
Le cœur flambé les yeux roulettes
Tu ressembles à moi!
Tu ressembles à ma p’tite soeur Sabine
Le cœur piqué l’œil héroïne
Tu ressembles à mon p’tit frère Paulo
Le cœur liquide les yeux goulot
Tu ressembles à mon p’tit frère Léon
Le cœur cogné les yeux klaxons
Tu ressembles à ma p’tite sœur Catou
Le cœur violé les yeux fuck you
Tu ressembles à mon p’tit frère Raoul
Le cœur scalpé les yeux cagoule
Tu ressembles à mon p’tit frère Charlot
Le cœur soudé l’oeil chalumeau
Tu ressembles à moi!
Je t’ai croisé seulement croisé (…)
Tu ressembles à ma p’tite sœur Delphine
Le cœur vendu les yeux vitrines
Tu ressembles à ma p’tite soeur Senka
Le cœur souillé les yeux soldats
Tu ressembles à ma p’tite soeur Waris
Le cœur excisé les yeux supplice
Tu ressembles à ma p’tite sœur Salem
Le cœur répudié les yeux harem
Tu ressembles à mon p’tit frère Rachid
Le cœur humilié les yeux suicide
Tu ressembles à mon p’tit frère Nazir
Le cœur sacrifié les yeux martyr
Tu ressembles à ma p’tite sœur Gunar
Le cœur muselé les yeux mémoire
Tu ressembles à mon p’tit frère Atom
Le cœur fusillé les yeux pogrom
Tu ressembles à ma p’tite sœur Sarah
Le cœur gazé les yeux Shoah
Tu ressembles à moi!
Tu ressembles à Tchang
Tu ressembles à Chou
Tu ressembles à Han
Tu ressembles à Liu
À Baïma à Wanerma
À Sachiko à Shiwichi
À Chandrika à Suleyman
À Khadijat à Zoulikan
Tu ressembles à ma p’tite sœur Muzzo
À Akesa à N’dolo
À Kefentse à Siwatu
À Mamadou à Tebogo
Ton cœur troué tes yeux gachette
Ton cœur saigné tes yeux machette
Tu ressembles à ma p’tite sœur Tupac
À Manichan à Sanaac
À Irupé à Alihuen
À Amaru à Tasunke
Tu ressembles à mon p’tit frère Suashem
À Tsitshennish à Tshiuetin
Cœur dépouillé cœur asservi
Cœur décimé cœur colonie
Tu ressembles à moi!
Nos cœur minés nos yeux culs-de-jatte
Nos cœurs vengés nos yeux culs-de-sac
Je t’ai croisé seulement croisé (…)
Tes yeux traqués tes yeux gibier
Tes yeux famine tes yeux abîme
Tes yeux cauchemard
Tes yeux poignard
Dans mon cœur se sont découpés
Comme des fenêtres sur ton cri
Comme des fenêtres sur mon vide
Mon cœur aveugle mes yeux nombril
Mon cœur avide mes yeux profit
Mon cœur glacé mes yeux miroir
Mon cœur fermé mes yeux tiroir
Je t’ai croisé seulement croisé
Dans une rue dans le métro
Ou bien je t’ai vu je t’ai seulement vu
À la télé dans les journaux
J’ai lu ta vie vu des photos
Je t’ai vu passer seulement passer
Mais tes deux yeux me sont restés
Ils me disaient : P’tit frère p’tite sœur
Tu ressembles à moi!
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3. |
Matin aveugle
05:38
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Matin aveugle
Matin aveugle devant la fenêtre
Je ne vois rien je n’entends rien
Je suis enfermé dans ma tête
Seul comme un chien
Je pense à tout ce qu’il faut faire
Où respirer où trouver l’air
Jour après jour tellement d’efforts
Et tout ce temps qui s’évapore
Trois cent soixante jours par année
Je trouve le tour d’en rigoler
Je me méfie des états d’âme
Des trémolos des mélodrames
Mais ce matin seul comme un chien
Je me damnerais pour une main
Légère et apaisante
Sur mon front sur ma tempe
Sur mon épaule dans mon dos
Une main qui dirait: Ch-ch-ch…
Tu penses trop. Couché – repos!
Seul comme un chien tu penses trop!
Matin aveugle devant la fenêtre
Je ne vois rien je n’entends rien
Je suis enfermé dans ma tête
Seul comme un chien
Je pense à tout ce qu’il faut faire
Où respirer où trouver l’air
Jour après jour tellement d’efforts
Et tout ce temps qui s’évapore
Trois cent soixante jours par année
Je trouve le tour d’en rigoler
Je me méfie des états d’âme
Des trémolos des mélodrames
Mais ce matin seul comme un chien
Je me damnerais pour une main
Légère et apaisante
Une main amie une main aimante
Une main complice une main confiante
Une main qui me prendrait la main
Et la tiendrait jusqu’à demain
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4. |
J'y vas ti?
04:22
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J’y vas-ti?
J’y vas-ti? J’y vas-ti? J’y vas pas.
J’y vas pas… J’y vas-ti? J’y vas pas!
J’y vas pas. J’y va pas. J’vas pas là!
Je sais même pas où ça va. Par ici?
Ou par là? J’y vas-ti? Oui j’y vas!
J’m’en vas là ou ben pas? J’ai rien dit.
J’y vas pas! J’y vas pas! …J’y vas-ti?
J’y vas pas. J’y vas-ti? Je l’sais pas!
J’ai trop de doutes trop de désirs
C’est mon enfer j’peux pas choisir
Et si jamais j’manquais l’meilleur
Trouver le pire c’est ça ma peur
Partir quand il faudrait rester
Mourir de pas m’être envolé
Ne pas savoir saisir ma chance
Me condamner à l’endurance
Mais chaque fois que j’me décide
J’sens comme un vide qui m’invalide
Tout devient flou et ça r’commence
Je remets tout dans la balance!
J’y vas-ti? (…)
J’arrive même plus à réfléchir
Tout c’que je fais c’est m’contredire
Quand je suis contre je suis pour
Je veux l’aller et le retour
Je veux le doux et le piquant
Je les veux vite et lentement
Je veux le lourd et le léger
Je veux le sûr et le risqué
Et je repars à reculons
J’me mords la queue je tourne en rond
Plus je piétine plus je m’emballe
Plus je m’enfonce dans la spirale!
J’y vas-ti? (…)
Où quand comment ici là-bas
Faut-il vraiment ou surtout pas?
Y’a trop d’avenues y’a trop de pistes
Quand j’en peux plus je fais des listes
Les si les mais les si jamais
Les d’ssus les d’ssous les tout à coup
Et je soupèse et je raisonne
Et je soustrais et j’additionne
Des kilomètres de peut-être
Et tout ce temps dedans ma tête
Le même refrain comme un poison
Qui creuse et creuse son sillon!
J’y vas-ti? (…) J’y vas-ti? (…) J’y vas-ti?
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5. |
Ami perdu
04:13
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Ami perdu
J’ai dessiné ton portrait à grands traits
Je suis content c’est assez ressemblant
Tu as cet air de ne jamais t’en faire
Le front léger au-dessus de la mêlée
Et sous tes yeux un jardin sombre
Qui trahit tes bleus tes creux tes ombres
Ami perdu au coin de cette rue
Un soir d’orage
Perdu de vue quand l’amitié
A fait naufrage
J’ai dessiné ton portrait à grands traits
J’en ai ri tout seul une idée me menait
Comme si je cherchais mon chien
Ou mon chat
J’en ai fait faire une centaine de copies
J’ai placardé le quartier tu verras
Pour toi j’ai écrit au crayon gras
Ami perdu au coin de cette rue
Un soir d’orage
Perdu de vue quand l’amitié
A fait naufrage
Chacun accroché
À sa vérité
À son petit bout d’épave
Chacun sa mémoire
Sa version de l’histoire
Ses regrets ses souvenirs
Ses raisons d’en souffrir
Mon ami mon frère perdu emporté
Par des courants contraires
D’autres loyautés
Si tu te reconnais
Si tu me lis tu sais
Que le temps m’a donné
De toi et moi pitié
Et qu’aujourd’hui j’ai bu un verre
Et qu’aujourd’hui j’ai bu deux verres…
À ta santé
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6. |
Cet air là
05:06
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Cet air là
Si tu m’apprends cet air là
Cet air qui te ressemble
Qui n’appartient qu’à toi
Cet air comme un appel
Qui m’obsède et me hante
Chaque fois que tu le chantes
Pour moi
Si tu m’apprends cet air là
Je saurai tout des silences
Qui enveloppent tes joies
Tes souvenirs tes désirs
Tout ce qui a grandi en toi
Jusqu’au goût de tes larmes
Les jours où tu rends les armes
Je saurai enfin d’où tu viens
Qui tu es
Si tu m’apprends cet air là
Nous le chanterons ensemble
Sans nous quitter des yeux
En dansant lentement
Si lentement
Que le temps
S’arrêtera pour nous deux
Un instant sous nos pas
Le temps s’arrêtera
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7. |
Je te trouve
03:47
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Je te trouve
Je ferme les yeux je fais un voeu
Quand je les ouvre je te trouve
Debout au beau milieu de mon lit
Le corps tendu les bras ouverts
Tu dis Pourquoi sortir d’ici?
Je t’invite à passer l’hiver
Je ferme les yeux je fais un voeu
Quand je les ouvre je te trouve
Debout au beau milieu de ma vie
Tu dis Je t’aime et moi aussi
Le printemps fait fondre les glaçons
Tes doigts sur moi sont des rayons
Trop beau trop beau presque trop beau!
Et si c’était… Si c’était vrai?
Je ferme les yeux je fais un voeu
Quand je les ouvre je te trouve
Debout au beau milieu de mon cœur
Tu es l’été je suis chaleur
Quand je t’enveloppe quand tu me cueilles
Nos mains ont la fraîcheur des feuilles
Je ferme les yeux je fais un voeu
Quand je les ouvre je te trouve
Debout au beau milieu de mes rêves
Encore une année qui s’achève
On s’est payé tout ce qui se donne
Nos lèvres ont fait rougir l’automne
Trop beau trop beau presque trop beau!
Et si c’était… Si c’était vrai?
Je ferme les yeux je fais un voeu
Quand je les ouvre je te trouve
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8. |
L'homme qui parlait
02:18
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L’homme qui parlait
Tu encaisses tu endures
Sans jamais dire un mot
Tu sauves ta peau
Sûr que tu n’y peux rien
Ni le temps ni les moyens
Tu travailles trop
Ce soir un homme est mort
Qui parlait haut et fort
Toute sa vie
Fauché par la nouvelle
Seul devant ta télé
Tu as pleuré
Cet homme parlait pour toi
Pour toi
Parlait pour toi
Toute sa vie
Sa vie parle pour lui
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9. |
Ta voix
04:34
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Ta voix
Tu es là tu es là tu es là tu es là
Tout près si près
En moi pour moi
Tu es là je te porte
Je te porte en moi
Depuis que t’as
Quitté ton corps
Depuis que tu vis
Dedans la mort…
J’entends ta voix
Je l’entends c’est ta voix
Je t’entends toi
C’est ta voix
C’est ta voix!
Tu chantes encore
Tu chantes! Tu chantes!
Tu chantes encore
Tu chantes dans mon corps!
Tu chantes en moi un chant sans peur
Tu n’as plus peur tu n’as plus peur
Amour amour
Tu es là
Pour moi
Tu es là
Tu es l’Amour
En moi pour moi
Tout près si près
Tu es là
Et tu chantes pour moi
J’entends ta voix (…)
Tu chantes en moi un chant sans âge
Tu n’as plus peur tu n’as plus d’âge
Tu chantes en moi le mot courage
Et quand je souffre ta voix me souffle
Amour, amour, amour, amour…
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10. |
Pour l'année qui vient
03:57
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Pour l’année qui vient
Ce qui nous attend
On sait jamais
Tout ce qu’on peut
C’est faire des souhaits
Aux anniversaires
Au jour de l’An
Pourquoi pas
Plus souvent?
Après tout chaque journée
Est une fin un commencement
Chaque journée peut marquer
Le début d’une année
Suffit de faire un X
Au Calendrier
Matin après matin
Se faire des souhaits
D’abord à soi-même
Et puis à ceux qu’on aime
Matin après matin
Se faire des souhaits
Pour l’année qui vient…
Pour l’année qui vient
Des brassées de douceur
Des brises des fraîcheurs
Des portes qui s’ouvrent
Et se ferment pour le mieux
Des transparences
Des passages lumineux
Des respirations immenses
De l’air et des ailes pour voler
De la terre et des pelles pour creuser
Des répits des éclaircies
Des oh! Des ah! Des ouf!
Des horizons au-dessus des gouffres
De la patience de la confiance
Des passerelles qui défient le vide et le réel
Des ponts de toutes sortes qui relient et transportent
Des rédemptions des pâmoisons
Tous les aveux tous les pardons nécessaires
De grands pans de vie offerts
Du courage tous les jours
Sous tous les ciels des loyautés
Des amitiés des amours
Des partages inespérés
Ce qui nous attend (…)
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11. |
Respire
04:10
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Respire
Je reviens de loin
Bagages à la main
Poussière dans l’entrée
Des piles de courrier
Je n’ai vu que ta lettre ta lettre ta lettre
La première que j’ai ouverte
Aille-aille-aille-aille mon ami mon ami
Qu’est-ce que je peux te dire sinon
Respire
J’allonge mon souffle
Je respire avec toi
J’allonge mes doigts
Pour te toucher là-bas
J’allonge ma voix j’allonge ma voix j’allonge ma voix
Pour chanter jusqu’à toi
Aille-aille-aille-aille mon ami mon ami
Qu’est-ce que je peux te dire sinon
Respire
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12. |
Toucher une âme
03:21
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Toucher une âme
Tu avances à l’aveugle
Au radar du cœur
Pour y voir clair
Tu suis la voie tracée
Derrière tes paupières
Tu dors la tête au vent
Au hasard du cœur
Pour y voir clair
Tu espères une grâce
Tu espères…
Toucher toucher
Tout ce que tu veux c’est
Toucher une âme
Et la reconnaître
Tu as bu l’encre de la nuit
Pour y voir clair
Tu poursuis
Un rêve taché de suie
Et de lumière
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